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La journée de lundi en était une où les tenants et les opposants à la fluoration de l’eau potable ont fait feu de tout bois pour faire valoir leur point de vue.
En matinée, le directeur national de la santé publique, le Dr Alain Poirier, a donné une conférence de presse au CSSS de La Mitis, entouré du directeur de la santé publique à l’Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent, le Dr Robert Maguire, ainsi que des médecin et dentiste conseils, Michel Lévis et Christian Fortin. Des collègues qu’il retrouvera en soirée dans le cadre d’une soirée d’information sur la fluoration organisée par l’Agence de santé et de services sociaux. En résumé, pour le Dr Poirier et ses collègues, il n’y aurait que des avantages à fluorer l’eau potable. « La fluoration consiste à ajuster la concentration de fluorures dans l’eau de consommation à 0,7 ppm (sept dixième de partie par million), quantité recommandée pour prévenir la carie. C’est l’équivalent de un centimètre sur une distance de treize kilomètres, ce qui représente une très petite quantité qui n’a pas d’impacts sur l’environnement et le milieu aquatique, d’affirmer le Dr Poirier. « Précisons que le Ministère s’engage à payer à la Ville l’ensemble de ses dépenses liées à la fluoration, donc aucune augmentation de taxe municipale ne sera imputée aux citoyens pour la mise en place de cette mesure », d’ajouter celui-ci.
De façon naturelle, l’eau contient toujours des fluorures, mais souvent en faible quantité, d’apporter pour argument les médecins conseils. À Mont-Joli, le taux de fluoration naturelle s’élève à 0,08 ppm (8 centième de partie par million). La fluoration par traitement permettrait de hausser ce taux de façon contrôlée à 0,7 ppm. Selon la direction de la santé publique, ce taux de concentration serait à la fois efficace pour combattre la carie dentaire dans la population et sans effet sur la santé générale des humains ou sur son environnement. Voilà pour cette première conférence de presse.
À leur tour, les opposants à la fluoration ont répondu par une conférence de presse en fin d’après-midi en vue de la soirée d’information qui suivrait. À cette conférence de presse assistaient le naturopathe Gilles Parent, coauteur du livre La fluoration : autopsie d'une erreur scientifique, Jean-Yves McGee, représentant la Coalition Eau Secours! et Maryse Plante-Couture, porte-parole du regroupement local Eau Courant. Pour ces opposants à la fluoration, le fluor est un contaminant. Peu importe le taux de concentration, c’est l’accumulation dans le système qui en fait un additif dangereux pour la santé, plaident-ils. Selon eux, plusieurs études démontrent hors de tout doute que l’ajout de fluor dans l’eau potable peut mener à des maladies aussi graves que le cancer. On défend également le droit des citoyens à choisir en soulignant qu’en fluorant l’eau potable à l’usine de traitement, les autorités obligeaient les gens à ingurgiter un « médicament » sans leur autorisation. Une pétition de plus de 2 600 signatures s’opposant à la fluoration de l’eau potable à Mont-Joli a été déposée au conseil municipal. C’est plus de voix que le maire Jean Bélanger n’en a eues lors de la dernière élection, de lancer la porte-parole d’Eau Courant, Maryse Plante-Couture.
Ces arguments pour et contre ont été répétés en soirée à cette rencontre d’information à laquelle assistaient une centaine de personnes. Presque d’entrée de jeu, le panel d’experts de la Santé publique s’est employé à énumérer les nombreuses institutions publiques et parapubliques s’affichant en faveur de la fluoration. Du même coup, ceux-ci ont tenté d’enlever toute crédibilité aux représentants d’Eau Secours et au naturopathe Gilles Parent, en arguant que leurs propos n’étaient basés sur aucune étude sérieuse et scientifique et qu’ils tenaient plutôt de la théorie du complot. Une attitude critiquée en fin de rencontre par la porte-parole d’Eau Courant, Maryse Plante-Couture.