Négociations dans le secteur préhospitalier: les syndicats désirent le maintien de la table provinciale

Catégorie : Santé Écrit par tvmitis

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En annonçant son intention de se désengager de la négociation collective à la faveur de la refonte des contrats de service du secteur préhospitalier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, ramène le secteur 30 ans en arrière.

Pour le Bas-Saint-Laurent, un règlement satisfaisant des conventions collectives du secteur entraînera une amélioration des services et cela passe par une négociation des enjeux provinciaux directement avec le Ministère de la Santé et des Services sociaux qui finance totalement les services.

 

Sans convention collective depuis le 31 mars 2015, les paramédics, répartiteurs et le personnel de soutien du secteur préhospitalier refusent de faire les frais de cette volte-face du ministre Barrette. Il faut savoir qu’avant le 21 avril dernier, des représentants du ministère avaient accepté un partage des matières de négociation prévoyant une table provinciale pour discuter des problèmes communs à l’ensemble du Québec, comme ce fut le cas lors des négociations précédentes. Le changement de cap du gouvernement, en pleine négociation, a eu pour effet de paralyser les négociations dans les régions comme le Bas-Saint-Laurent, car les entreprises prétendent n’avoir aucun mandat du ministère pour négocier.

 

Pour la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CSN), Nancy Legendre, le gouvernement ne peut ignorer que c’est par la négociation collective que le secteur s’est professionnalisé. « Actuellement, à la table de négociation provinciale, un des enjeux importants, c’est la question des horaires, de l’organisation du travail et de la charge de travail. Or, dans notre région, cela veut dire, s’attaquer aux horaires de faction, encore en vigueur dans la région, qui sont inadéquats et désuets. Cette pratique allonge indûment les délais d’intervention des paramédics. Donc, c’est toute la population qui a intérêt à ce que le ministre recherche des solutions avec nous. »

 

Rappelons que lorsqu’il est en horaire de faction, le paramédic n’a pas de quart de travail comme tel. Il doit assurer une disponibilité continue, mais n’attend pas l’appel de son véhicule. Ainsi, lorsqu’il y a un appel d’urgence, le paramédic doit d’abord se rendre à son véhicule, alors que chaque seconde compte dans les interventions d’urgence.

 

Le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Daniel Charette, rappelle que les représentants syndicaux sont prêts à reprendre les négociations avec le ministère à tout moment. « En se retirant de la table de négociation, le ministre Barrette nous ramène 30 ans en arrière. On ne peut pas accepter cela. Nos 3 600 membres nous ont donné le mandat de négocier provincialement parce qu’ils ne veulent pas qu’on réintroduise des disparités de traitement entre les régions. Nous ne croyons pas que ce soit ce que souhaite le ministère, ni même les entreprises. De notre côté, nous sommes prêts à ajouter de la pression si cela s’avère nécessaire. Notre plan d’action est prêt. »

 

Le président du Syndicat des paramédics du Bas-Saint-Laurent, représentant une trentaine de salarié-es au Bas-Saint-Laurent, Marc Cloutier, croit que les entreprises du secteur doivent prendre leurs responsabilités également.        « Lorsqu’on se fait dire par les représentants de l’association patronale provinciale qu’ils n’ont pas le mandat de négocier plus d’un an après l’expiration de nos conventions collectives, c’est extrêmement frustrant. Nos employeurs doivent sans attendre donner les mandats nécessaires au ministère et s’entendre une fois pour toutes avec ce denier pour que celui-ci reprenne sa place à la table nationale afin de régler les enjeux communs à l’ensemble du secteur préhospitalier québécois. Nous allons les interpeler directement, dans nos milieux de travail, et ce, jusqu’à ce que nous obtenions des réponses satisfaisantes ».

 

À propos

Les syndicats du secteur préhospitalier de la FSSS-CSN regroupent près de 3 600 membres répartis sur tout le territoire québécois, dont une trentaine au Bas-Saint-Laurent. La FSSS–CSN compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur préhospitalier et dans le secteur de la santé et des services sociaux.

 

La CSN est une organisation syndicale qui regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. Le conseil central du Bas-Saint-Laurent regroupe 110 syndicats représentants 10 000 membres.