Le 30 mars, le Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis s’est rendu devant les bureaux de la Commission scolaire des Phares pour présenter un portrait de la tâche effectuée par le personnel enseignant qui est remplie à pleine capacité. Les enseignantes et enseignants voulaient aussi rappeler que le respect de leur autonomie, dans le cadre de leur semaine de travail, est incontournable.
Il est clair que les enseignantes et enseignants, déjà surchargés, n’accepteront pas de faire les 8 heures additionnelles de tâche assignée à l’école que demande la partie patronale, repoussant ainsi à l’extérieur de la plage de travail à l’école, le temps consacré à la correction et à la préparation de cours actuellement reconnu. Ce temps est déjà insuffisant, comme en témoigne le « thermo-tâche » complété par les enseignantes et enseignants, où l’on retrouve une moyenne de 18,5 h de travail supplémentaire par enseignant, réalisé durant les 2 semaines d’enquête.
La consultation effectuée auprès de plus de 400 enseignantes et enseignants membres du SERM confirme que ceux-ci font bel et bien, dans les faits, au-delà de 40 heures de travail par semaine. De plus, l’enquête révèle que cette tâche se complexifie constamment au fil des ans : suivis d’élèves, élaboration des plans d’intervention, préparation des cours, correction des travaux, mise à jour du matériel, recherches, concertation entre divers intervenantes et intervenants, accomplissement de nombreuses tâches administratives : autant d’activités qui occupent à chaque instant les enseignantes et enseignants lorsqu’ils ne sont pas en classe.
Or, dans le cadre de la présente négociation, non seulement la partie patronale veut augmenter de trois heures le temps de présence physique à l’école (de 32 à 35 heures), mais elle souhaite également mettre fin au temps de travail de nature personnelle de l’enseignante ou de l’enseignant pour lui substituer des tâches assignées par la direction. En plus d’attaquer directement son autonomie professionnelle, ces deux éléments combinés ajoutent donc l’équivalent de 8 heures de travail au personnel enseignant. La semaine actuelle de travail, dont la charge dépasse déjà les 40 heures, pourrait ainsi être augmentée au-delà de 48 heures !
Cette demande est tout simplement inacceptable pour les enseignantes et enseignants membres du SERM. Le contrat de travail des enseignantes et enseignants vient à échéance le 31 mars et que ceux-ci ont reçu des demandes patronales qui, si elles se concrétisent, bouleverseront le réseau scolaire. L’augmentation de la taille des groupes, de même que la révision de leur composition pour ne plus tenir compte des difficultés des élèves, en sont des exemples éloquents.
Le Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis représente 1 500 enseignantes et enseignants à l’éducation préscolaire et à l’enseignement primaire et secondaire, de même qu’aux secteurs de la formation générale des adultes et de la formation professionnelle. Il est affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ).